Il faut avant tout savoir qu’un paréo n’a pas évolué d’un sarong et vice versa. Il arrive facilement de confondre les 2 dans leur appellation car ils ont souvent la même utilisation pourtant leur différence vient avant tout de leurs origines mais aussi à leur motifs et couleurs.

QU’EST CE QUE LE SARONG ?

Le sarong est une pièce de tissu rectangulaire d’au moins un mètre de large dont on a cousu ensemble les deux petits côtés de façon à former un étui cylindrique qui est souvent enroulé autour de la taille et portés autant par les hommes que par les femmes. L’histoire est que la méthode de teinture traditionnelle comme le batik étaient utilisés dans plusieurs parties du monde et le sarong était presque un vêtement universel durant des milliers d’années. Le sarong est connu dans le monde mais pas forcément sous le même nom et pas toujours utilisé de la même façon.

Voici quelques exemples

PÉNINSULE ARABIE

Le sarong est connu sous une variété de noms locaux sont traditionnellement portés par des gens du Yémen et autres dans la péninsule Arabique. Au Oman les sarongs portés sont généralement blancs. En Arabie Saoudite le sarong est connu sous le nom de izaar et les motifs peuvent être damiers ou rayés tout comme fleuris ou arabesques mais doublés.

SRI LANKA

Les sarongs sont très communs au Sri Lanka et uniquement portés par les hommes (pour les femmes c’est différent mais quasi similaire). Les sarongs des hommes dans cette région dénotent une distinction sociale, ceux de classe élevée le portent le soir à la maison pour être confortable tandis que la classe ouvrière et rurale le met tout le temps. Mais statistiquement le nombre de gens portant le sarong comme vêtement de tous les jours est en déclin, la raison étant que cela porte le stigmate pour les gens de basse classe sociale. Cependant il y a désormais une tendance d’adopter le sarong comme une tenue de mode ou formelle et porté alors avec fierté nationale.

Selon les pays et régions du monde  le matériel utilisé pour faire un sarong varie. Le coton a toujours été populaire car c’est une plante utilisée dans beaucoup de pays. Avec le temps les gens ont commencé à créer le sarong avec du tissu délicat comme la soie. Les teintures traditionnelles sont faites à base de plantes et les sarongs modernes sont créés avec des techniques ancestrales mais aussi plus avancées. Le batik est une méthode populaire dans plusieurs pays dont notamment l’Indonésie pour créer de beaux designs et teindre le sarong.  Avec le batik la cire est appliquée sur le tissu sauf où ça sera teint. Le tissu est plongé dans une teinture à base de plantes et la cire empêche ainsi certains endroits du tissu de prendre la couleur. Une fois que le tissu est retiré de son bain de teinture il est séché et la cire peut être alors enlevée avec de l’eau chaude, laissant place ainsi à un beau dessin. Ce procédé peut être répété plusieurs fois pour incorporer différentes couleurs. Les teintures traditionnelles utilisées sont l’indigo, marron et blanc pour le batik.Le sarong peut également être fait en tissu ikat, ou dans d’autres types de tissus, par exemple songket (famille de brocart tissé à la main auquel on incorpore des fils d’or ou d’argent qui donnent un effet de scintillement. Le fil est inséré transversalement lors du tissage) et tapis (tissage incorporé d’or) en Indonésie. Aujourd’hui beaucoup de sarongs sont imprimés pour que ça soit plus facile et rapide, quant aux sarongs qui sont décorés à la main ils sont souvent passés de génération en génération.

QU’EST CE QUE LE PARÉO ?

Il y a peu d’histoire quant au paréo cependant il peut beaucoup être comparé à l’ancien art du tapa.
Les vêtements de Tahiti étaient traditionnellement faits de feuille de ti, feuille de lauhala, feuille de bananier, fibre de coco, écorce d’arbuste d’hibiscus, écorce d’arbre à pain et écorce de mûrier à papier ces 2 derniers étaient très utilisés pour faire le tapa. Faire le tapa était un procédé intensif, adapté à chacun, il était certes utile mais pas si pratique. Les vêtements de tous les jours étaient généralement marron à cause de la coloration naturelle produite par les végétaux utilisés pour la fabrication du tapa. Pour des occasions spéciales ou ceux de rang important un tapa blanc du fruit à pain était porté, quant à la royauté elle portait aussi le tapa embelli de plumes rouges et noires.

La tenue la plus commune aux hommes était le maro : un simple pagne. Similaire au maro d’Hawaï cette tenue traditionnelle consistait d’un seul morceau de tapa enroulé autour de la taille et entre les jambes. C’était pratique pour la chaleur et le climat humide.  Quant aux femmes de Tahiti
Les explorateurs de 1 700 introduisirent le textile mais c’est quand les missionnaires chrétiens arrivèrent un peu plus tard que le coton remplaça le tapa. En effet les missionnaires désirèrent de « civiliser » les Tahitiens et leur apprendre qu’il y avait un degré de modestie. Ils introduisirent vêtements et textiles de meilleure qualité et plus durable que le traditionnel tapa. Cela était apprécié car plus facile de travailler ces tissus, fonctionnels et capables d’absorber une variété de colorants pour orner. Comme cadeau ou échange avec la royauté les explorateurs offraient parfois des vêtements qui étaient admirés des habitants des iles, c’était alors le symbole de statut pour les anciens. Peu à peu de plus en plus de bateaux vinrent et donc davantage de vêtements furent introduits et donc accessibles aux gens d’en avoir.

Le style occidental de robe fut modifié et adapté pour s’adapter au style de vie tropical et avec l’influence Occidentale qui s’immisça dans la société Tahitienne et des autres iles du sud Pacifique les femmes adaptèrent leur façon de porter le paréo, par exemple en l’attachant par dessus une épaule et en laissant l’épaule opposée nue. Au 20ème siècle commença l’aube du paréo moderne. Ce fut après la pénurie du coton d’Angleterre lors de la seconde guerre mondiale que la valeur du paréo moderne devint apparente.  Le paréo devint alors rare mais avec la fin de la guerre la production recommença.
Les designs tahitiens sur le tissu étaient soit faits à la main et ressemblaient aux dessins de sculptures et tatouages. Quant aux dessins tahitiens modernes ils suivent l’une des 2 méthodes suivantes : sérigraphié sur le tissu pendant la fabrication ou teint à la main à l’aide de pochoirs de fougère ou de fleurs pressés dans l’encre et transférés en pressant sur le paréo. Plus tard les impressions en bloc furent créés.