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La Polynésie française est réputée pour ses magnifiques lagons qui font rêver mais au coeur de certaines de ces eaux se préparent durant plusieurs années le processus de fabrication des belles perles de Tahiti dont nous vous parlons davantage dans notre article.

Il faut tout d’abord savoir que ce n’est pas tous les coquillages qui produisent des perles et certains en produisent mais aux qualités différentes. Le plus connu est Pictada Fucata (surnommé aboya) qui crée les perles blanches du Japon. Il y a aussi une petite bivalve d’eau douce qui est facilement cultivée en Asie : flyriopsis schegeli qui a permis au Japon, surtout la Chine d’envahir le marché avec des petites perles pas chères aux coloris allant du crème au rose et aux teintes jaunes.  Pinctada margaritifera est celle qui produit les perles de Tahiti, elle est connue sous le nom commun de nacre, adulte sa durée de vie peut aller de 15 à 30 ans et elle peut peser jusqu’à 5 kg. Quant à la pinctada maculate est très connue sous son nom polynésien de pipi et produit des petites perles dorées, c’est un mini coquillage comparé à la pinctada margaritifera. S’il est vrai qu’elles tirent leur nom de l’île la plus connue de Polynésie française, les perles de Tahiti ne sont en fait pas cultivées à Tahiti, mais ailleurs dans les eaux de la Polynésie française.

La nacre vit dans les lagons mais peut aussi être trouvée dans l’océan, dans les iles Marquises par exemple où les iles ne sont pas bordées par des récifs la nacre prolifère dans la nature et s’attache aux pierres. A cause de ces conditions plus difficiles elle ne peut être aussi grosse que si elle était dans le calme des lagons.   Aussi une particularité à savoir à propos de la nacre c’est qu’elle change de sexe durant sa vie ou lors de moments de stress.

A Tahiti, on raconte l’histoire du dieu Oro qui il y a longtemps utilisait ses arcs-en-ciel pour visiter la Terre donnant à la nacre son irisation et aux perles de Tahiti leurs couleurs envoûtantes. Et il est donc vrai que les perles de Tahiti ne sont pas simplement «noires» comme on les appelle communément, mais elles-mêmes des arcs-en-ciel de couleur qui en font aujourd’hui des biens précieux.

LA PREMIERE PERLE CULTIVÉE

Un Japonais : Kochiki Mikimoto fut la première personne à développer le greffage de la nacre pour produire une perle. La première perle fut cultivée en 1893. Cependant un autre Japonais : Tatsuhei Mise est reconnu par les historiens comme étant le « père » du greffage de cet art et il obtint la première perle ronde en 1904. Un autre Japonais Tokishi Nishikawa fit la même découverte pratiquement en même temps mais cela prit plusieurs années pour que leurs technique soient officielles, elles furent enregistrées sous licences Mise et Nishiawa en 1907 et en 1908 Mikimoto enregistra son brevet, ces 3 documents furent alors considérés comme les certificats de naissance du greffage de perle.

QUELLE EST LA DIFFERENCE ENTRE PERLE NATURELLE ET DE CULTURE ?

Quand on parle de perle naturelle il s’agit d’une petite sphère de carbonate de calcium ou aragonite formée par une bivalve quand un corps étranger est introduit dans ses tissus par exemple un grain de sable. Tandis que la perle de culture est le résultat d’une intervention humaine avec le greffage artificiel où on introduit un corps étranger avec l’idée d’obliger à mettre en action son mécanisme de défense à isoler l’intrus en l’enveloppant d’aragonite.  Que ce soit de perle naturelle ou de culture les 2 sont en fait des perles naturelles formées par une bivalve, elles ne sont pas des perles artificielles. La différence essentielle est que les perles de culture ont un noyau qui peut être détecté par une machine à rayon x.

L’ÉLEVAGE DE LA PERLE 

La nacriculture commence durant les mois les plus chauds entre novembre et avril et les cultivateurs mettent en place des « collecteurs » qui sont des bandes de tissu qui ressemblent à des auvents suspendus à un réseau de cordes à travers le lagon. Une « station » est une corde sur laquelle les collecteurs sont fixés à intervalle régulier et ils sont utilisés pour capturer le larves planctoniques issues de la reproduction des mollusques parents dans l’environnement naturel du lagon. Au bout de six mois, le perlier démarre l’opération dite de «détroquage», qui consiste à détacher les jeunes huîtres, désormais appelées «naissains».  Les jeunes huîtres sont percées d’un côté près de la charnière de leur coquille et suspendues par un fil de nylon à des cordes appelées «chapelets» ou «guirlandes». Ces guirlandes porteront entre 10 et 20 huîtres et seront suspendues à un réseau de cordes dans l’eau entre 8 et 10 mètres de profondeur. Les huîtres seront délicatement soignées et régulièrement nettoyées jusqu’à ce qu’elles atteignent 10 cm de large, vers l’âge de 24 à 36 mois.

Le greffage est le processus d’insertion d’un petit noyau dans l’huître mature pinctada margaritifera dans l’espoir de produire une perle. Une greffe réussie nécessite une combinaison unique de conditions idéales: l’environnement approprié de la lagune, une huître réceptrice bien préparée et saine, un mollusque donneur qui produit un noyau de qualité et un greffeur expert. Le noyau est une perle blanche généralement obtenue à partir d’un bivalve d’eau douce originaire du Mississippi, le legumia recta. La taille du noyau déterminera la taille de la future perle. L’insertion du noyau stimule une réponse immunitaire chez l’huître pinctada margaritifera, l’amenant à sécréter une substance appelée «nacre» qui recouvre le noyau. Environ 40 jours après la greffe les greffons sont contrôlés pour déterminer le degré de réussite de l’opération.

Les huîtres perlières greffées restent immergées dans la lagune pendant environ 18 mois afin de permettre le développement d’une couche de nacre suffisante sur le noyau. (Par règlement, la couche de nacre sur une perle de Tahiti doit avoir une épaisseur minimale de 0,8 mm). Tout au long de cette période, le perliculteur sortira régulièrement les huîtres des lignes pour éliminer les parasites de leurs coquilles et veiller à leur bonne santé générale, facilitant le processus de sécrétion de nacre. La récolte est la dernière étape du processus, au cours de laquelle la perle de culture est soigneusement extraite du sac perlé de l’huître.

A travers le monde les perles de Tahiti ont gagné en popularité et sont désormais les deuxièmes perles d’élevage commercialisées les plus couteuses au monde. Contrairement aux perles noires Akola qui ont été teintes pour obtenir leur couleur noire celles de Tahiti sont naturellement de cette couleur.  En effet contrairement aux autres types de perles celles de Tahiti ne subissent pas de transformation avant d’être mises sur le marché. Au lieu de cela elles sont récoltées, nettoyées, séchées et légèrement polies. Les perles de Tahiti sont les seules perles naturellement noires trouvées sur Terre, elles sont donc uniques En plus du noir, les perles de Tahiti peuvent également être disponibles dans un certain nombre d’autres couleurs : bleu, vert ou d’un violet extrêmement radieux et dans certains cas elles ont même une belle teinte argentée.

Évaluation de la qualité des perles de Tahiti

Comme toutes les autres perles, les perles exotiques de Tahiti sont jugées sur plusieurs facteurs, dont:

  • Couleur
  • Lustre
  • Taille
  • Qualité de surface
  • Forme
  • Épaisseur de la nacre

Les plus belles perles de Tahiti gagnent généralement en valeur ce qui en fait un bon investissement pour les consommateurs avertis.

Naturellement, les perles grosses et rondes ont une valeur plus élevée que les perles plus petites aux formes irrégulières. Tous les autres facteurs étant égaux, plus la perle est grosse plus elle est précieuse. Les perles rondes sont les plus difficiles à cultiver.

Comprendre le lustre des perles de Tahiti

Le lustre est une mesure de la façon dont la lumière joue sur une perle, il fait référence à la façon dont il réfléchit et rétracte la lumière et les perles les plus précieuses ont un lustre élevé. Le lustre est évalué sur une échelle de médiocre à excellent :

  • Éclat médiocre: une perle avec un lustre médiocre reflète la lumière d’une manière tamisée et diffuse.
  • Lustre clair: Une perle avec un lustre clair a un reflet faible, brumeux ou flou
  • Bon lustre: Une perle avec un bon lustre a un reflet brillant. Cependant, les reflets semblent légèrement flous.
  • Excellent lustre: Une perle qui a un excellent lustre crée des reflets brillants et distincts.

Pour distinguer une vraie perle de Tahiti d’une fausse il faut se fier à son lustre la vraie doit refléter notre image.

Et vous avez vous un bijou en perle de Tahiti dans votre collection ?